PER : quel rendement attendre ? Est-ce un bon placement ?

La recherche du rendement est légitime tant elle est valorisée par cette formule revisitée de l’épargne retraite. Le PER est un produit d’épargne qui permet de réaliser des placements intelligents, pour en espérer de belles plus-values. Est-ce un placement intéressant en termes de rendement ? Comment le rendement est-il estimé ? Voici quelques explications.

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PER : Un rendement à l’image des supports d’investissement

Essentiellement, le rendement du PER dépendra des supports sur lesquels le capital est investi. En prenant un peu de hauteur, il dépendra donc des choix faits quant au type de PER, plutôt assurantiel ou d’investissement, mais aussi du type de PER, individuel ou collectif, le choix des placements pouvant être à la seule main de l’employeur sur le second. Intéressons-nous aux supports d’investissement, qui peuvent être de deux catégories :

  • Le fonds en euros : C’est la catégorie la moins rémunératrice des deux. Les fonds en euros sont sans risque pour le capital. 80 à 85 % d’entre eux sont des obligations d’Etats ou de grandes entreprises, 10 % sont des fonds immobiliers garantis, et 5 à 10 % sont des actions sans grand risque. L’investisseur laisse son capital fructifier par les intérêts qu’il perçoit chaque année, selon les sommes placées. Malheureusement, leur taux d’intérêt est faible (autour de 1,30 %), et la majorité d’entre eux sont même déficitaires, en comparaison aux frais associés à chaque versement (entre 2,5 et 3 %).
  • Le fonds en unités de compte : Proposées sur les contrats dits multisupports, ces supports d’investissement ne sont pas libellés en euros mais en parts dont la valeur va fluctuer selon les marchés boursiers. Il peut s’agir de parts de sociétés cotées en bourse (les actions), d’obligations d’Etat, de patrimoine immobilier (SCPI, SCI), de valeurs mobilières, ou d’ETF qui sont des fonds indiciels offrant un portefeuille diversifié. Leur taux de rendement moyen est de 30 %, mais elles peuvent engendrer des plus-values comme des moins-values selon l’évolution des cours, donc avec un fort risque de perte en capital. S’assurer de la qualité des unités de compte est primordial avant d’investir.

Rendement du PER : de quels autres critères dépend-il ?

Les supports d’investissement sont une chose, mais ne se suffisent pas à eux-mêmes pour définir la rentabilité d’un PER. Voici d’autres facteurs satellites qui impactent le rendement d’un PER.

  • La conjoncture économique et financière : En période de croissance économique et sociale d’un pays, les revenus augmentent, ce qui relance la consommation, donc le chiffre d’affaires des entreprises augmente, ainsi que leurs bénéfices. C’est ainsi que le prix des actions grimpe à folle allure. En revanche, en période de décroissance, c’est l’effet inverse qui se produit, d’où la fluctuation permanente des cours boursiers.
  • Les sommes engagées : Evidemment, les sommes versées impacteront le rendement puisque c’est un pourcentage que perçoit l’épargnant, sous forme d’intérêts ou de dividendes. De plus, selon le pécule disponible à épargner, les placements ne seront pas les mêmes. Les versements volontaires sont libres de montant et de fréquence. Ainsi, d’importants versements réguliers permettront plus aisément des placements sur des actions onéreuses ou dans des produits prometteurs.
  • L’âge de l’épargnant : Plus l’épargnant est jeune lorsqu’il contracte un PER, plus cela lui permet de placer son argent sur des fonds rentables à long terme. Il peut espérer une rentabilité bien meilleure. Egalement, certains PER fixent la fiscalité en sortie d’épargne à la souscription, et non au dénouement. Cela permet au jeune emprunteur de ne pas craindre de subir une imposition bien plus importante à son départ en retraite que celle évaluée à la souscription.
  • La gestion choisie : Elle peut être libre ou directe, donc dirigée par l’épargnant lui-même, qui devra tout de même disposer de bonnes notions de gestion financière et comptable. Il devra savoir faire les bons choix au bon moment, et être en veille pour sentir le vent tourner en sa faveur ou en sa défaveur, et tenter ainsi d’avoir un coup d’avance ; être conseillée par l’assureur qui se contentera de recommander certains placements et de prodiguer quelques conseils d’arbitrage notamment ; être profilée, entrant ainsi dans des standards de placements selon votre profil d’investisseur déterminé avec l’assureur ; ou encore être déléguée, dite encore « sous mandat », entièrement déléguée à un gestionnaire qui gèrera seul le capital selon sa propre vision des marchés. Les placements seront différents selon la gestion choisie, donc le rendement impacté.
  • Le profil d’investisseur : L’investisseur prudent préfèrera miser la majorité de son capital sur des fonds en euros pour sécuriser son argent et le faire fructifier doucement. En revanche, l’épargnant dynamique sera un investisseur désireux de générer de la plus-value, en ne laissant aucune place au hasard, pour dénicher les placements les plus fructificateurs.

Peut-on dire qu’un PER est un bon placement ?

En réponse à cette question, disons que, comme bien souvent, il n’existe pas de réponse type ou universelle. Chaque placement peut potentiellement convenir parfaitement à la situation de l’épargnant ou de l’investisseur, ou à l’inverse, ne pas correspondre à ses ambitions financières. Dans l’absolu, oui, le PER est évidemment un bon placement. Le simple fait d’épargner est déjà évidemment largement recommandé face à l’incertitude qui nous guette sur l’avenir, et les évolutions à l’échelle internationale que l’on a pu récemment connaître de manière si inattendue, et qui viennent totalement chambouler les équilibres financiers.

Le PER apporte de sérieux avantages à son détenteur :

  • La défiscalisation : Evidemment, c’est l’un de ses avantages phares. Il sera préféré des contribuables dont la tranche marginale d’imposition sera élevée, puisque la déduction fiscale sera fixée au taux de la TMI. Par exemple, en plaçant 1 000 € sur un PER, l’épargnant imposé à une TMI de 30 % pourra déduire 30 % de son placement, donc 300 €. L’avantage fiscal sera communément annuel à chaque déclaration d’impôts, ou bien au déblocage des fonds avec une exonération de la taxe sur la plus-value réalisée ;
  • Un patrimoine pour sa retraite: Le déblocage des fonds du PER à l’âge de la retraite peut permettre un investissement dans les projets de son choix, qu’il s’agisse d’une rente mensuelle pour conserver des revenus quasi-identiques à ceux d’actif, d’un capital pour financer un voyage ou tout autre projet ;
  • Une épargne qui prospère: Le taux de rendement moyen du PER est de 1,70 %, ce qui offre une fructification du capital sans avoir à s’en préoccuper (ou presque) ;
  • Un patrimoine transmissible: Comme l’assurance-vie, le PER offre la possibilité de désigner des bénéficiaires, ou à défaut ses héritiers, pour organiser sa succession. Ainsi, contrairement à une assurance décès qui ne profitera jamais au souscripteur, le PER est le bon compromis pour un capital préservé mais disponible ;
  • Une possibilité de s’essayer aux placements financiers : On pourrait penser que l’épargne y dort, mais non. Il est possible d’investir son épargne sur divers produits de placements, de l’obligation d’Etat sans risque et peu rémunératrice, aux actions et autres actifs permettant d’espérer une fructification plus importante du capital ;
  • Allier la défiscalisation à l’épargne pour les enfants : Les contribuables les plus lourdement imposés peuvent profiter de la défiscalisation qu’offre le PER. De plus, en ouvrant le PER au nom de leur enfant, et en capitalisant dessus, ce dernier pourra en profiter notamment comme apport pour acquérir sa résidence principale.

En revanche, le PER ne permet pas la sortie du capital avant l’âge du départ en retraite, sauf cas exceptionnels. Aussi, l’argent placé y est bloqué durant de longues années. C’est en cela qu’il ne parvient pas encore à atteindre la marche sur laquelle l’assurance vie est mise en lumière, évidemment par la liquidité qu’elle permet à tout moment. Les épargnants sont plus réfractaires ou du moins sceptiques à déposer du capital sur un produit qui ne permet pas de faire face aux besoins du quotidien si cela s’avérait nécessaire. Prenons un exemple simple : un épargnant détenteur d’un PER déjà bien fourni, doit renouveler son véhicule. Il a besoin de 10 000 €. Même s’il en détient 100 000 € sur son PER, il sera dans l’obligation de faire un crédit. C’est la limite malheureusement toujours soulignée du PER.