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Plan Épargne Retraite (PER) : fonctionnement, avantages, inconvénients

Plan Épargne Retraite (PER) : fonctionnement, avantages, inconvénients

Epargner pour garantir une rente ou un capital à l'entrée en retraite est un choix sage, réalisé par nombre d'actifs, de plus en plus jeunes d'ailleurs.

La prévoyance reste le meilleur moyen d'appréhender sereinement l'avenir, et le PER répond parfaitement à cette ambition. Voici comment il fonctionne, ainsi que ses avantages et ses inconvénients.

Pourquoi opter pour le PER comme solution d'épargne ?

Depuis des années, et de plus en plus, le ratio actifs cotisants – retraités reste faible. D'un côté, les actifs cotisent trop peu, notamment du fait du chômage, des petits salaires, et de leur trop faible nombre, en rapport à celui des retraités, soit la génération des baby-boomers, renforcé par l'augmentation de l'espérance de vie. 8 % des retraités vivent sous le seuil de pauvreté, et 38 % bénéficient du minimum de pension. D'autres chiffres sur les pensions de retraite ? 1 400 €, c'est la pension de retraite moyenne des salariés du régime général. 1 200 € est celle des non-salariés affiliés à la sécurité sociale des indépendants.

Avec ce panorama de la réalité du système de retraites, nous vient évidemment à l'esprit ces questions que chacun s'est posé au moins une fois : Aurai-je droit à une retraite ? Pourrai-je conserver un niveau de vie équivalent ? Pourrai-je continuer à payer mon loyer ou devrai-je déménager ? Difficile d'y répondre aujourd'hui. Toutefois, à situation incertaine, prévoyance est de mise. Mieux vaut anticiper durant sa vie active, pour s'assurer un matelas disponible une fois l'heure de la retraite sonnée. C'est la promesse faite par le PER : Epargner un capital qui sera débloqué à l'entrée en retraite, pour assurer un capital ou une rente pour compléter le delta perdu.

Qu'est-ce que le PER ?

Qu'est-ce qu'un PER ? Il s'agit tout simplement d'un produit d'épargne à long terme. Son principe est simple : économiser durant sa vie active, par un versement mensuel, régulier ou non, pour profiter du capital débloqué au départ en retraite, en totalité, ou partiellement par la mise en place d'une rente mensuelle.

Les types de Plans Epargne Retraite

Trois types de PER existent :

  • Le PER individuel(PERIN) : Ouvert à tous, il peut être contracté de manière individuelle, sans que l’employeur n’ait à en avoir connaissance. Il succède au PERP (Plan Epargne Retraite Populaire) et au contrat Madelin qui est sa version destinée aux travailleurs indépendants et aux professions libérales ;
  • Le PER d’entreprise collectif(PEREC ou PERCOL) : Ouvert aux salariés de l’entreprise cumulant plus de trois mois d’ancienneté, il leur est proposé de manière facultative. Il succède au Perco ;
  • Le PER d’entreprise obligatoire ou catégoriel(PERO ou PERCAT) : Ouvert aux salariés de l’entreprise, il est imposé par l’employeur. Il succède à l’article 83.

Les versements sur un Plan Epargne Retraite

Chacun des trois PER précités fonctionne différemment. Ils peuvent en effet être alimentés par des versements volontaires de la part de l'emprunteur, mais aussi par des versements obligatoires, par des sommes issues de l'intéressement, de la participation ou d'abondements de l'employeur, ou encore par des droits de Compte Epargne Temps. Voici comment la répartition se fait sur chacun des PER :

Versements possibles

PER individuel

  • Versements volontaires : Oui
  • Versements directement issus de l’épargne salariale : Non
  • Versements issus de l’abondement de l’employeur : Non
  • Versements obligatoires du salarié et de l’employeur : Non
  • Versements issus du produit retraite prédécesseur : Oui
  • Versements issus d’autres compartiments par transfert (soumis à certaines conditions) : Oui

PER d’entreprise facultatif

  • Versements volontaires : Oui
  • Versements directement issus de l’épargne salariale : Oui
  • Versements issus de l’abondement de l’employeur : Oui
  • Versements obligatoires du salarié et de l’employeur : Non
  • Versements issus du produit retraite prédécesseur : Oui
  • Versements issus d’autres compartiments par transfert (soumis à certaines conditions) : Oui

PER d’entreprise obligatoire

  • Versements volontaires : Oui
  • Versements directement issus de l’épargne salariale : Oui
  • Versements issus de l’abondement de l’employeur : Oui
  • Versements obligatoires du salarié et de l’employeur : Oui
  • Versements issus du produit retraite prédécesseur : Oui
  • Versements issus d’autres compartiments par transfert (soumis à certaines conditions) : Oui

Les fonds accessibles du PER

Le principe est simple (sur le papier du moins) : Le souscripteur procède de manière régulière à des versements qui sont investis. Il peut faire le choix de placements plus ou moins sécurisés en capital, selon qu’il opte pour un PER d’investissement ou un PER d’assurance. Ainsi, le capital épargné fructifie durant toute la durée du plan. Deux types de supports sont accessibles sur un PER :

  • Le fonds en euros : Il s’agit de fonds d’investissement gérés par les assureurs. Composés principalement d’obligations d’Etat et d’une petite part de valeurs immobilières ou d’actions, ces supports financiers ne présentent qu’un très faible risque de perte en capital. Leur avantage ? Un capital assuré avec des intérêts annuels définitivement acquis, et la liquidité du capital, soit la possibilité de récupérer son argent à tout moment. L’inconvénient ? Le rendement sur ce type de placement qui reste limité;
  • Les unités de compte : Il s’agit de valeurs mobilières et d’actifs financiers qui permettent des placements diversifiés sur les marchés financiers français, européens, internationaux, dans de grandes entreprises ou à l’inverse de petites start-up, dans des secteurs innovants ou de proximité. L’intérêt ? Un potentiel de rendement bien supérieur à celui du fonds euro. La contrainte ? La soumission aux fluctuations de la Bourse, tant à la hausse qu’à la baisse, ne garantissant pas le capital épargné.

La gestion d'un PER

Trois modes de gestion différents existent sur un PER :

  • La gestion libre, où l'épargnant décidera seul et en totale autonomie de ses choix de placements financiers, selon les objectifs fixés. Très souple, ce mode de gestion ne conviendra qu'aux investisseurs aguerris, qui devront disposer d'une connaissance maîtrisée et raisonnée des marchés financiers;
  • La gestion à horizon, qui consiste en une épargne progressive et évolutive avec l'âge de l'investisseur. Plus il s'approche de la retraite, donc du dénouement de son contrat, plus les capitaux sont rapatriés sur des fonds sécurisés en euros, ce pour garantir le capital à la sortie;
  • La gestion pilotée, aussi appelée "gestion sous mandat", est un mode de gestion totalement déléguée, où une société de gestion réalisera les placements les plus adéquats et prometteurs sur les supports d'investissement.

La sortie du PER

A l’âge légal de départ en retraite, le PER peut être clôturé. Il peut également être conservé au-delà, et dénoué à la date ultérieure de son choix. Pour ce faire, deux choix sont envisageables, avec des impacts différents :

  • La sortie par rente : La rente dite viagère propose une sortie d’épargne à échéances mensuelles pour venir compléter le delta financier perdu entre le salaire et la pension de retraite, à compter de la fin de la vie active, jusqu’au décès du souscripteur. Notons que les versements obligatoires effectués sur un PER d’entreprise ne peuvent être sortis que sous forme de rente. Si elle répond davantage à ce que l’on pourrait attendre d’un produit d’épargne retraite, elle présente un bémol de taille : son coût ! En effet, des frais sont appliqués à chaque sortie mensuelle, et la rente est assujettie à l’impôt sur le revenu selon le régime fiscal des rentes viagères à titre gratuit, donc selon le barème progressif de l’impôt sur le revenu du souscripteur;
  • La sortie en capital : Le capital et les plus-values réalisées sont débloqués à l’âge légal de départ en retraite. Là aussi, la fiscalité s’abat sur le pécule financier qui est soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux.

Il est possible d’opter pour un mix sortie en capital / sortie par rente. En bref, le PER propose des modalités de sortie allégées, facilitées, adaptées aux réels besoins des retraités. L’objectif est bien d’inciter à l’épargne pour favoriser l’investissement en actions, qui est une méthode de financement de l’économie. Et oui, tout produit de défiscalisation présente un avantage pour l'Etat.

Les avantages du PER

Les avantages du PER sont multiples, raison pour laquelle il séduit autant d'épargnants :

  • Profiter d'une optimisation fiscale: Si l'épargnant est imposable durant sa vie active, il peut alors profiter de la défiscalisation de ses versements réguliers, à hauteur du plafond des niches fiscales, fixé à 10 000 € par an. Si l'épargnant n'est pas imposable, il peut alors préférer reporter le bénéfice fiscal lors de la liquidation du PER, avec l’exonération de taxe sur la plus-value réalisée;
  • Se constituer un patrimoine financier pour sa retraite: Epargner sur le long terme assure une rente ou un capital permettant de s’assurer des mensualités plus confortables sans décroché vis-à-vis des salaires d’actifs, ou bien de financer un projet, quel qu'il soit. L'utilisation de cette épargne n'a pas à être justifiée à la banque pour être débloquée;
  • Faire fructifier son épargne: Le taux moyen de rendement du PER est de 1,70 %. Les versements réguliers durant la vie active permettent de réaliser un profit à terme. C’est un plan épargne sans gros risque pris, avec un rendement moyen intéressant;
  • S’essayer aux placements financiers : On pourrait penser que l’épargne y dort, mais non. Il est possible d’investir son épargne sur divers produits de placements, de l’obligation d’Etat sans risque et peu rémunératrice, aux actions et autres actifs permettant d’espérer une fructification plus importante du capital;
  • Une transmission à ses héritiers ou à ses bénéficiaires désignés: En cas de décès de l'épargnant, avant qu'il n'ait pu débloquer et profiter de son capital, le PER est alors clôturé et les sommes sont transmises aux héritiers, ou aux bénéficiaires s'ils ont été désignés, dans le cadre de la succession ou non. C’est en tous cas un plan qui s’apparente au profil de l’assurance-vie, permettant au souscripteur d’en profiter, ou d’en faire profiter ses proches;
  • Des sommes transférables: Les sommes versées peuvent être transférées entre PER. Par exemple, si le souscripteur vient à quitter l’entreprise, il peut reverser le capital épargné sur le PER d'entreprise sur un PER individuel ou sur le PER collectif de sa nouvelle entreprise;
  • Des frais de gestion pris en charge par l’employeur pour les PER d’entreprise. Ce sont donc des versements qui ne coûtent rien au souscripteur.

Les inconvénients du PER

Le PER présente toutefois quelques inconvénients que l'on ne peut occulter. La majorité d'entre eux seront à citer en comparaison de l'assurance vie. En premier lieu, les versements sont bloqués jusqu'au départ en retraite. Sauf exceptions, les versements effectués sur un PER sont bloqués jusqu'à son dénouement, contrairement à l'assurance vie qui permet des prélèvements à tout moment, davantage calée sur le fonctionnement d'un livret d'épargne. Les seules exceptions permettant un déblocage des fonds, entraînant alors le dénouement immédiat du PER, sont celles de l'invalidité de l'épargnant, de son conjoint marié ou pacsé, ou de ses enfants ; le décès du conjoint marié ou pacsé ; l’expiration des droits au chômage qui constituerait une importante baisse de ressources ; le surendettement ; la cessation d’activité non salariée suite à liquidation judiciaire ; ou enfin l'acquisition de la résidence principale, demandant un apport personnel et des finances stables et suffisantes. Ainsi, le PER ne laisse que peu de souplesse. Epargner régulièrement à 30 ans peut être possible, puis beaucoup moins à 40 ans, ou davantage. Il exige une régularité des finances.

Egalement, la fiscalité au dénouement peut être lourde à assumer. La défiscalisation obtenue à chaque versement permet de réduire les impôts dus annuellement, voire même de les supprimer. En revanche, au dénouement, lorsque le capital constitué est maximal, la part des versements volontaires est alors soumise à l'impôt sur le revenu, ainsi qu'aux prélèvements sociaux dus. Egalement, les plus-values réalisées sont imposées au prélèvement forfaitaire unique (PFU) à hauteur de 30 %. La défiscalisation obtenue correspond plutôt à un report d'imposition. Sur la somme que représente un PER dénoué à l'arrivée en retraite, il peut être fort désagréable de voir tant de prélèvements sur son patrimoine financier constitué.

Par Vanessa Moinard - Publié le 06/12/2023 - Mis à jour le 21/12/2023

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